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Plein de bonnes intentions Plein de bonnes intentions

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Se permettant d’employer jusqu’à la caricature pour étayer son discours et tancer les filières volailles et porcines, le président Macron a néanmoins réussi son grand oral à mi-parcours des États généraux de l’alimentation (lire p. 14).

Pour preuve, il aura même déclenché des réactions positives chez tous les syndicats agricoles, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Il faut dire que sur le papier, les intentions consensuelles pour les producteurs sont là : rénovation de la contractualisation en inversant la formation du prix à partir du coût de production, modification du seuil de revente à perte, encadrement des promotions, renforcement des organisations collectives, sanctions pour les entreprises qui ne publient pas leurs comptes, etc. Et même s’il y a encore loin de la coupe aux lèvres et la sortie au premier semestre 2018 des dispositions législatives, Emmanuel « le chanceux » va bénéficier d’un « alignement de planètes favorable » puisqu’une révision profonde du régime des organisations de producteurs et du droit de la concurrence a été validée en trilogue le 12 octobre (Parlement européen, Conseil Commission, lire aussi p. 20). Le président français peut dire merci à la Commission agricole du Parlement européen qui a été en pointe sur ces aspects essentiels !

Sans cette exception agricole en passe d’être reconnue, permettant aux OP de négocier les volumes et les prix en dérogation au droit de la concurrence européen, l’édifice planifié n’avait aucune chance de décoller. C’est aussi pour cela que le rentre-dedans présidentiel, exhortant les filières à s’organiser a fait tousser : à cause des ayatollahs du droit de la concurrence, on se souvient, en effet, des amendes infligées à la filière bovine lors de la crise de la vache folle et, plus récemment, aux endiviers pour entente. Ce qui n’était pas possible avant pourrait donc le devenir mais il ne faudrait pas oublier d’où l’on vient…

Reste aussi à voir comment dans la vraie vie, les agriculteurs vont pouvoir imposer leurs contrats aux acheteurs, surtout dans des filières hyperconcentrées comme le lait…

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